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À propos de Fabrice Afawoubo

Sociologue de formation, spécialité: Pratiques Sociales, Santé et Développement. Fabrice Afawoubo est chargé de suivi de projets de planification familiale au Togo. Tout son combat à pour objectif le bien-être de tout le monde. Un combat pas facile mais il s' accroche!

Je comprends et je l’adopte: ma vie et celle de mes enfants en dépendent!

La Santé de la reproduction se réfère à l’état de bien-être physique, mental et social de la personne, pour tout ce qui concerne son appareil génital et son fonctionnement (Anita et al., 1994). Elle va au-delà de l’absence des maladies ou d’infirmités et suppose la santé sexuelle, c’est-à-dire la possibilité de mener une vie sexuelle satisfaisante en toute sécurité et de procréer librement aussi souvent qu’on le désire. Et, pour vivre pleinement et aisément sa vie, on a besoin de faire un bon programme pour sa vie afin de priver sa descendance de certains problèmes. Ainsi, beaucoup d’avantages rencontrées par ceux qui adoptent les méthodes contraceptives sont énumérées dans cet article.

L’accès volontaire aux méthodes de Planification Familiale permet aux femmes d’espacer leurs grossesses, ce qui a des conséquences positives pour la santé des mères et de leurs enfants. La Planification Familiale permet également de réduire le risque de décès ou d’invalidité dû à des grossesses ou des accouchements survenant de manière trop précoce au cours du cycle reproductif d’une femme. Dans un autre cas, la planification familiale est un élément essentiel de la lutte contre la pauvreté, ce problème qui s’est aggravé par l’incapacité des personnes à définir par elles-mêmes la taille de leur famille. Les femmes dont les grossesses et les accouchements à risque sont moins nombreux et qui font l’objet d’un suivi sont moins confrontées à des risques. Elles jouissent par contre d’une meilleure santé globale. Leurs bébés naissent en meilleure santé. Ces améliorations constatées dans le domaine sanitaire ont des effets positifs sur l’économie : augmentation des investissements éducatifs, de la productivité et de la participation à la vie active et, par conséquent, augmentation des revenus, de l’épargne, des investissements et des accumulations d’actifs.

Causerie sur la PF avec les hommes dans une église

Par ailleurs, certaines femmes ignorent encore de nos jours les avantages de la Planification Familiale. Pas seulement certaines les femmes mais aussi, certains hommes qui refusent catégoriquement l’adoption de méthode contraceptive par leurs femmes. Ceci constitue encore un frein dans l’atteinte des objectifs fixés. Pour cela, je fais un plaidoyer à l’endroit de de tous les acteurs intervenant dans ce domaine afin qu’ils pensent à comment impliquer les hommes dans la réalisation des différents projets touchant les couples, surtout les projets de planification familiale. Il y a déjà des groupes et clubs d’hommes qui font leurs preuves dans certains pays déjà et qui peuvent être documenté et dupliqué.

Les méthodes contraceptives aident à prévenir les grossesses d’adolescentes et à maintenir ces dernières dans le milieu scolaire, leur permettant ainsi de développer leurs compétences essentielles et de profiter ultérieurement d’opportunités d’obtention d’un emploi rémunéré. Les complications liées à la grossesse et à l’accouchement sont la principale cause de mortalité des jeunes femmes âgées de 15 à 19 ans dans les pays en voie de développement. Ainsi, l’accès à l’information et aux moyens de contraception permet-il donc de sauver la vie de nombreuses jeunes femmes. Plus ces dernières disposent d’informations, plus elles seront à même de faire les bons choix pour leur avenir.  Il est à noter que les taux de transmission d’infections sexuelles les plus élevés sont constatés parmi les jeunes gens âgés de 15 à 24 ans, pour cela, les services de planification familiale renforcent la prévention dans ce domaine, notamment par le biais de distributions de préservatifs masculins et féminins. Les préservatifs constituent une protection contre les grossesses non désirées et la transmission du virus VIH. Les services de planification familiale peuvent également aider les femmes séropositives à éviter les grossesses si elles le souhaitent.

Au vue de ces avantages, il est important que les bailleurs puissent penser à investir dans les projets de Planification Familiale afin d’atteindre les milieux les plus reculés et difficiles d’accès, surtout en saisons pluvieuses.

Journée Mondiale de la Population 2018: La Planification Familiale est un Droit Humain

C’est au cours de la Conférence internationale sur les droits humains, le 13 mai 1968, qu’a été adoptée la résolution suivante dans le cadre de la Proclamation de Téhéran : « Les parents ont le droit fondamental de déterminer librement et consciemment la dimension de leur famille et l’échelonnement des naissances. » En présentant la résolution sur la planification familiale intégrée à la Proclamation, le délégué chargé de la coordination des négociations relatives à la résolution a déclaré qu’elle « disait oui à la planification familiale effectuée par la famille et non à celle effectuée pour la famille. » La planification familiale devenait de fait un droit laissé à la libre appréciation des couples et non un « contrôle de la population » imposé par l’État. La Journée mondiale de la population 2018 commémore cet accord d’une importance capitale, cinquante ans après.

L’objectif de la Journée Mondiale de la Population est de réfuter la notion de « contrôle de la population », de veiller à ce que les générations futures ne considèrent jamais ce droit conquis de haute lutte comme définitivement acquis et de renforcer les droits et les cadres de développement mondiaux qui la soutiennent.

Malgré les progrès extraordinaires réalisés depuis 1968, des centaines de millions de femmes, d’hommes et de jeunes gens sont dans l’incapacité d’exercer leur droit à la planification familiale et 214 millions de femmes n’ont toujours pas accès à des moyens de contraception modernes.

La Préfecture de Yoto a été choisi par le Gouvernement Togolais pour abriter la célébration du 11 Juillet 2018, Journée Mondiale de la Population. Rappelons que la Préfecture de Yoto est située à 85Km de la capitale du Togo, Lomé. Elle a une superficie de 1250Km2 avec une population de 198741 habitants en 2018 dont une proportion de trente pour cent de jeunes. Sur le plan sanitaire, ce District est composé d’un Hôpital de district situé à Tabligbo, de 3 CMS et 20 USP. Parmi ces centres de santé, notons qu’il y a 3 centres de santé confessionnels.

La célébration de cette journée a vu la participation d’imminentes personnalités à l’instar du Préfet de Yoto, du Représentant Résident de l’UNFPA, de l’Attaché de Cabinet du Ministère de la Planification du Développement, de la Directrice de Cabinet du Ministère de la Santé et de la Protection Sociale. Les Préfets de la région maritime ; des représentants des institutions de la République ; des Chefs d’agences des Nations Unies et institutions de développement, des autorités administratives ; locales, et religieux ; des chefs services centraux des ministères de la santé et de la planification ; des responsables d’Organisation de la Société Civile ; des élèves et des femmes fortement mobilisées.

Cette célébration a été l’occasion pour le Gouvernement et l’UNFPA, d’offrir gratuitement aux populations de la préfecture de Yoto, des services intégrés notamment des conseils sur la planification familiale et l’offre des méthodes contraceptives ; le dépistage volontaire des IST et VIH, et la prise en charge des IST.

Cette occasion a permis aussi à  certains couples bénéficiaires des méthodes contraceptives de témoigner des avantages qu’ils tirent de l’adoption de ces méthodes. Ceci pour atténuer l’effet des rumeurs dans les communautés.

« Une femme ayant accès à la planification familiale est une femme capable de planifier sa vie. Elle peut recevoir une meilleure éducation, obtenir et conserver des emplois mieux rémunérés et ainsi contribuer plus activement à la prospérité de sa famille, de son pays et du monde entier. L’amélioration de sa situation financière lui permettra d’offrir une meilleure éducation à ses enfants, créant ainsi un cercle vertueux dont profiteront les générations futures. »  Dr. NATALIA KANEM, DIRECTRICE EXÉCUTIVE DE L’UNFPA.

Sur cette citation de la Directrice Exécutive, je vous souhaite bonne lecture.

Ma joie, ma fierté, j’ai la possibilité d’adopter facilement une méthode contraceptive.

« Je suis Afiyo, âgée de 25ans je suis une femme au foyer avec 3 enfants. Je vis avec mon mari dans le village de Livé, village situé à 13km de notre Centre Médico-Social. Non seulement je vis un peu éloignée de notre CMS mais aussi la route qui y mène est presque impraticable en saison pluvieuse. Le marché cantonal s’anime chaque jeudi, dans cette optique, je fais toutes mes emplettes les jeudis au marché. Si je dois me faire suivre au centre de santé, c’est les jeudis qui me sont favorable car c’est en ce jour que je peux trouver facilement un moyen de déplacement pour m’y rendre. Aussi, dois-je me lever tôt le jeudi pour vite me rendre au centre de santé pour mes soins et profiter pour faire le marché avant de revenir le soir. Mais, je ne suis jamais venu au centre de santé au moment propice pour adopter une méthode contraceptive. Puisque les jeudis ne sont pas les jours programmés au centre pour cette activité, alors que moi je ne peux venir au centre de santé que les jeudis, jour du marché. Les conséquences qui en découlent sont les grossesses non planifiées qui surviennent. J’ai entendu parler des Agent de Santé Communautaire (ASC) dans certains villages environnants qui offrent des services de PF dans les communautés mais comme notre village n’avait pas bénéficié de ce projet, ils n’arrivaient pas à nous servir. Ça fait de cela quelques jours que le chef nous a informé qu’il y a un de nos frères du village qui sera formé par les responsables de notre CMS en appui avec le District Sanitaire afin de nous offrir gratuitement les services de PF dans notre communauté. Vous ne pouvez imaginer ma joie en ces jours-ci. C’est tout un soulagement pour moi ainsi qu’à toutes les femmes du village. Car, on sait que maintenant, même les nuits, cet agent de santé peut nous fournir facilement et gratuitement les méthodes contraceptives dont nous aurons besoin. Je profite pour remercier les initiateurs de ce projet qui va beaucoup nous être utile ».

Tels sont les propos d’une femme rencontrée lors de la tournée de supervision de l’Equipe Cadre de District dans le but de corriger les manquements dans l’exécution du projet de la Distribution à Base Communautaire (DBC) par les Agents de Santé Communautaire (ASC).

Nous rappelons que ces supervisons s’effectuent à chaque niveau : Animateur, Agent de suivi, Responsable de Formation Sanitaire, District et ONG ; afin de maintenir la qualité des services offerts à la population par les ASC.

Nous savons que la Planification Familiale est l’une des stratégies de réduction à 25% de la mortalité maternelle et infantile due aux grossesses rapprochées. Malgré la forte demande en PF, la prévalence  contraceptive est encore faible au Togo. Pour réduire les besoins non satisfaits en PF et augmenter la prévalence contraceptive, il s’avère indispensable d’améliorer l’accessibilité des bénéficiaires, aux services PF à travers des stratégies. C’est dans cette optique que des projets sont élaborés afin de rapprocher les services des bénéficiaires.

Notons en passant que la prévalence contraceptive du District Sanitaire de Yoto, l’un des Districts dans lesquels s’exécute le projet de DBC, s’était améliorée grâce à ce projet.  De 7% en 2012 elle est passée à 27% en 2015 puis 21% et 19% en 2016 et 2017. Cette progression est l’effort de 60 Agent de Santé Communautaire (ASC) qui au départ étaient dans  24 villages de 11 formations sanitaires. Mais à ce jour pour un meilleur résultat, le District a dû étendre l’activité à 31 villages dans 13 formations sanitaires et toujours avec les 60 ASC. Vu la saturation de l’activité dans certains villages car commencée depuis 2013 et, face à la démission de certains ASC, pour des raisons professionnelles, le District a profité pour déplacer l’activité vers d’autres zones non couvertes au début.

Si nous remarquons que la prévalence a chuté dans les deux dernières années c’est parce que les fonds alloués au projet sont réduits dans ces années, ce qui a des répercussions négatives sur les activités programmées dans le projet de la DBC et, par conséquent les résultats.

C’est le lieu pour nous de faire appel à d’autres partenaires, soucieux de la question, de se pencher sur ce volet et de prendre en compte les préoccupations des communautés à la base afin de leur venir en aide.

Quand l’épanouissement des membres de ta famille dépend de toi, une décision concernant la planification familiale s’impose.

Une bonne planification des naissances profite à toute une famille, voire tout un peuple. J’en suis arrivé à cette conclusion après discussion avec une éminente personnalité qui a très tôt compris l’importance de la planification familiale et s’en réjoui maintenant.

Voici ce qu’il nous a confié :

‘’Je suis Akoda, père de 3  enfants, deux filles et un garçon.  Inspecteur en fonction, je finirai ma carrière et serai à la retraite dans 5ans. J’ai eu mon fils aîné au cours de ma dernière année d’études universitaires. Cela avait créé beaucoup de polémique au sein de ma famille et mon entourage car je n’avais rien comme activité lucrative. Après avoir passé une année à la recherche d’un emploi, j’ai finalement été recruté en tant qu’enseignant. Depuis lors, j’ai eu plusieurs promotions et ai aujourd’hui le grade d’inspecteur.

 J’ai attendu que mon fils ait 4ans avant que ma femme n’accouche de ma fille et, quatre années ont aussi séparés ma cadette, de ma benjamine qui fêtera son 23ème anniversaire  cette année 2018.

Mes deux premiers enfants sont aujourd’hui fonctionnaires et la dernière est en sa quatrième année d’études universitaires option Lettres Modernes. Je suis encore dynamique et en fonction, ce qui me permet de subvenir aux besoins financiers de ma famille, avec l’appui de ma femme qui est commerçante. Aucun de nos enfants n’a abandonné les études et ont tous choisi eux-mêmes leurs filières. Nous sommes une famille heureuse, qui arrive à vite résoudre ses problèmes financiers. Je suis à quelques années de ma retraite et je sais que je n’aurai presque plus de charges liées aux enfants, puisque je n’en ai que 3, qui ont tous été bien soutenu, ce qui leur a permis d’être autonomes et épanouies. Je profiterai de ma retraite pour faire davantage de réalisations et les rendre encore plus heureux. »

A ce témoignage, je me donne le soin de n’ajouter aucun commentaire. Je demande juste à chaque lecteur de tirer sa propre conclusion et de réfléchir sur comment il compte rendre sa famille heureuse. En ayant des naissances rapprochées ou en les espaçant d’au moins deux années avant que sa femme ne tombe encore enceinte ?

J’invite donc les couples à opter pour la planification familiale afin de rendre chaque membre de leur famille autonome et épanoui.

Quand les responsables d’Eglises s’engagent pour l’adoption des méthodes contraceptives par leurs fidèles

« Je le dis haut devant toute l’assemblée présente à cette activité de causerie, que moi, Agossou, je n’accepterai jamais à ma femme d’adopter une méthode contraceptive. Car, si elle arrivait à en adopter une, elle commencera par économiser, deviendra financièrement autonome et, partant de là, ne pourra plus respecter moi son mari. Je vais lui faire subir les conséquences des naissances rapprochées pour qu’elle n’ait pas du temps pour elle. Comme cela, je serai toujours le patron de la maison. » Tels sont les propos de Agossou, un homme de 32ans au début d’une séance de causerie sur les avantages de la Planification Familiale dans une église.

Après plusieurs explications, il a fini par comprendre que l’adoption d’une telle méthode, l’avantage en premier lieu, avant de profiter à la femme et aux enfants.

Ma surprise a été donc très grande, lorsque le lendemain matin, je vois cet homme avec sa femme venir adopter une méthode contraceptive. J’étais très heureux de les voir accompagné d’une responsable de l’Eglise qui a pris en charge toutes les dépenses liées à l’adoption de la méthode.

En effet, lors de la causerie, les responsables de l’Eglise ont déclaré ouvertement qu’ils prennent en charge toutes les dépenses relatives à l’adoption d’une méthode contraceptive pour les fidèles qui sont dans le besoin mais ne disposent pas de moyens. Une décision qui nous a beaucoup émerveillé car peu sont les responsables d’Eglises qui aiment se prononcer sur le sujet ; très souvent, ils confondent l’adoption des méthodes contraceptives à l’avortement.

Alors que nombre des disputes dans les couples sont relatives aux finances, et qu’une femme financièrement autonome vient plus en aide à ses enfants, à sa famille. Nous devons œuvrer ensemble pour l’autonomisation de la femme pour un meilleur épanouissement des familles.

C’est le lieu de féliciter tous ces responsables religieux qui ont compris et qui s’engagent dans cette lutte. Nous profitons pour exhorter les autres responsables religieux à leurs emboîter le pas.

Quand la Saint Valentin rime avec le Sexe!

‘’Chérie, toi et moi sommes ensemble ça fait quelques mois déjà et je ne sens pas réellement ton amour pour moi. Je veux que tu me le prouves et je suis en train de penser à une date spéciale qui sera témoin de notre amour. Cette date n’est rien que celle de la « Fête des Amoureux », le 14 Février.’’
Voici une des milliers de stratégies que nous jeunes nous utilisons pour mettre des filles innocentes dans nos filets.
Cette fête qui était religieuse a pris une tournure commerciale avec les années. Et ce côté commercial a engendré de nos jours « le vagabondage sexuel » surtout au sein de la jeunesse : des virginités perdues en ce jour, des grossesses précoces par ici, des grossesses non désirées par là et, pour couronner tout, les contaminations aux IST/VIH/Sida.
En quelques secondes, la jeunesse sabote son avenir, bascule tout dans le chaos juste pour une fleur, un collier, un habit… suivi d’une sortie romantique et…


J’ai été très fier de rencontrer certains jeunes qui, conscients de la situation actuelle sur les questions de la sexualité, ont pris sur eux la responsabilité de partager des informations nécessaires pour une vie saine avec leurs pairs. Ces activités se font en marge de la célébration de la Saint Valentin, et ont débutées en février 2017. Ces jeunes sont regroupés au sein d’un collectif d’associations de jeunes œuvrant dans le domaine de la Santé Sexuelle et Reproductive, de la Planification Familiale (SSR/PF). Ce collectif a pour nom ‘’Jeunes Ambassadeurs’’ (J.A.) et c’est sous la supervision de la Coalition des Pays signataires du Partenariat de Ouagadougou, cette Coalition œuvre dans neuf (09) pays en Afrique pour le moment. Avec un dynamisme indescriptible et un engagement ferme, ces jeunes savent convaincre leurs pairs dans un esprit de changement de comportement et d’adoption de méthodes contraceptives, pour ceux qui le veulent, afin de garantir un avenir meilleur pour eux et pour leurs descendants.
Cette année encore, des activités de sensibilisations se sont déroulées dans les écoles, centres d’apprentissage, places publics, sur les médias (radio, télévision et presse en ligne), suivies des offres de services Planification Familiale, Dépistage du VIH/Sida, des IST et des prises en charge même jusque tard dans la nuit afin de toucher aussi des professionnelles de sexe.


Une initiative très louable mais limitée dans le temps. Si seulement ces activités pouvaient se faire tous les mois, j’ose croire que beaucoup d’avancée sera constatée dans le changement de comportement chez les jeunes. Mais, le grand problème demeure toujours : l’appui financier pour y arriver !


« Ne perdons pas de vue la jeunesse car, elle demeure une grande force sur laquelle l’on doit s’appuyer afin de bien profiter du Dividende Démographique »

Mon ignorance m’a conduit vers la destruction de mes rêves!

Je suis Afi, jeune fille de 13ans, en classe de 6ème. Je vis avec mes parents et je n’ai pas d’amies avec lesquelles m’amuser. Dans la clandestinité, je visite un jeune garçon de 23ans, en classe de 1ère pour regarder des vidéos sur son portable et, cela aboutissait souvent à des rapports sexuels non protégés. Arrivé à un moment, j’avais pris goût. Personne n’étais au courant jusqu’au jour où je ressens des malaises et que mes parents m’ont amené chez la Sage-femme du Centre de Santé de mon village qu’on se rend tous comptent que je suis enceinte de deux mois. Comment cela pourrait être une réalité si je n’ai jamais eu mes menstrues ? Une question qui me revient chaque fois mais, le pire s’est déjà produit. Mes parents accusent le garçon, auteur de ma grossesse de m’avoir violé. Mais personnellement je sais que ce n’est pas le cas. Pour avoir une idée claire, des questions ont été posé à la Sage-femme. Après consultations, voici ce qui en sort comme conclusion :

  • Je n’avais pas été pas violé,
  • Je ne pouvais accoucher que par césarienne,
  • Et, si je ne sais pas faire, je n’aurai pas de lait maternel pour nourrir l’enfant car je n’ai pas de sein sur ma poitrine.

Face à cette situation, je vois toute ma vie basculée vers le chaos ! Je ne savais rien sur ma vie sexuelle. Je suis totalement perdu, je ne sais la décision de mes parents quand on sera à la maison.

Si nous analysons bien cette situation, les responsabilités se situent à plusieurs niveaux :

  • Les parents ne communiquent pas entre eux jusqu’à discuter avec leurs enfants,
  • Tout sujet sur la sexualité était un tabous dans la localité, chacun se cache pour en parler et finalement beaucoup de fausses informations passent inaperçues,
  • Il n’y a pas un centre pour des conseils aux jeunes et adolescents, même pas au niveau du canton.

Tout le rêve de cette jeune fille vient de s’écrouler dans un laps de temps. Et, si on ne sait pas faire, l’une des répercussions de cette grossesse sera qu’elle ne pourra plus se développer normalement comme débuté.

A voir les conséquences de cette situation (conséquences que nous tous pouvons énumérer), on comprendrait bien l’importance des Centres Conviviaux et d’Écoutes des jeunes.

Ma fierté c’est de comprendre les avantages des méthodes de la PF

Je suis Yawavi, jeune femme de 26ans vivant dans le village de Adabadji-kondji. Depuis 2013 que les activités de Distribution à Base Communautaire des méthodes de la PF ont débuté dans mon village, je suis l’une des premières bénéficiaires des avantages de ce projet. En ce moment, mon enfant avait 1an. J’ai adopté la méthode injectable (dépo-provera) jusqu’à ce que mon fils n’atteigne ses 2ans. Après, j’ai laissé pour tomber enceinter et avoir mon second enfant. A peine accouché, je suis revenu vers l’Agent de santé Communautaire pour des conseils en ajout à ce que l’accoucheuse de l’Unité Périphérique de Soins me prodiguait. Après que le nouveau est 6mois, j’ai recommencé avec ma méthode injectable. A part les effets secondaires que j’avais eu au débuté et qui ont été géré, je me sens très bien et. Jusque-là je n’ai eu aucun problème de santé et plus encore, je n’ai pas eu complications lors de mon accouchement comme le dit les rumeurs que nous écoutons de gauche à droite sur les méthodes. Je suis trop fière d’avoir vite compris et de prendre en main mon destin et celui de mon foyer. L’avenir de nos enfants est notre priorité, à mon mari et à moi. C’est pour cette raison que nous avons discuté et lui-même  m’a permis d’adopter une méthode contraceptive.

Voici le témoignage d’une femme, bénéficiaire du projet de Planification Familiale qui est exécuté dans le District Sanitaire de Yoto depuis 2013.

Ces témoignages nous permettront de lever beaucoup d’inquiétudes et de corriger les différentes rumeurs que nous apprenons souvent sur l’adoption des méthodes de PF. Ici, nous donnons la parole aux bénéficiaires directes du projet afin de donner leurs avis. Une approche très louable.

Mon ignorance m’a conduit à faire une mauvaise planification pour ma famille.

« Nous sommes dix-sept enfants pour mon papa et, nous n’avons pas tous eu la chance de faire de grandes études car, le papa n’était qu’un cultivateur. Et, ses revenus ne lui permettaient pas de subvenir aux besoins de nous tous. Ainsi, les filles étaient-elles laissées aux charges de leurs mamans. Certains d’entre nous même n’ont jamais eu la chance de connaître même les chemins de l’école car, déjà à bas âge, leurs grandes activités n’étaient que les travaux champêtres. Par chance, moi j’ai pu étudier jusqu’en classe de CM2 avant d’arrêter pour me lancer dans de petits commerces. Je m’en sortais pas mal et, en ce jour j’ai ma famille, j’avais quarte enfants. Le problème pour lequel je me confie à toi en ce moment, concerne ‘’avais’’ que je viens d’employer dans ma précédente. Depuis que vous avez commencé vos activités sur la planification familiale dans cette préfecture de Yoto, je ne me suis jamais intéressé à vos messages ni sensibilisations parce que, je ne voulais jamais faire adopter de méthode contraceptive à ma femme à cause des rumeurs.  Voilà que le pire vient de se produire, ma femme est tombée enceinte, avec un enfant de 1an sous le bras. Je ne sais où mettre la tête car, je n’en peux plus. Je ne faisais que le ‘’coït interrompu’’ avec elle ne sachant que ce n’était pas aussi efficace cette méthode. Elle est présentement enceinte et, tout le quartier et mes amis me pointent des doigts. Pour mon papa, je suis un vrai homme car, pour lui l’homme doit avoir beaucoup d’enfants. Il continue de prôner sa vieille idéologie qui consiste à avoir beaucoup d’enfants. Avec toutes les charges que j’ai maintenant, je ne voulais plus avoir d’enfant. Je suis perdu, je ne sais à quel ciel me voué ! J’espère que tu viens de comprendre mon problème. Je me confie à toi aujourd’hui pour avoir plus d’informations sur les méthodes contraceptives afin de rompre avec les rumeurs qui m’ont poussé dans cette erreur et, de faire adopter à ma femme, une méthode dès l’accouchement ». Nous confie Agbéko, un jeune d’une trentaine d’années.

 

En lisant cette histoire, nous comprendrons que nous sommes tous interpellés pour la cause familiale, peu importe notre âge, nous avons droit aux informations nous concernant et, nous permettant de devenir des personnes responsables et épanouies. C’est dans cet optique que nous voyons encore plus l’importance de la formation des jeunes sur les thématiques de la planification familiale, les violences basées sur le genre et la masculinité positive.

Toutes informations liées à la santé sexuelle et de la reproduction doivent être un tremplin pour les jeunes vers un avenir plus sûr!

La part de la planification familiale dans l’atteinte des ODD: Objectifs pour le Développement Durable

L’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD) est au-delà d’une simple parole. Il faut tout un changement de comportement pour y arriver. Pour se faire, je salue les différentes initiatives et projets qui vont dans ce sens.

Cependant, les actions actuelles nous permettent-elles d’atteindre les ODD ?

Dans cet article, je ferai une petite analyse.

Si nous voyons bien, les 17 ODD se suivent et s’entremêlent. Ce qui montre qu’on ne peut laisser aucun maillon de la chaîne et continuer avec les autres. Personnellement, je pense que, les objectifs 3 et 4, qui sont respectivement « Bonne Santé et Bien-être » et « Éducation de qualité » constituent les soubassements d’un Développement Durable.

En effet, un jeune, même en milieu rural, qui a les moyens de faire ses études et qui a accès à des soins de santé, pourra obtenir et garder un emploi décent, ou même entreprendre facilement.

Aussi, lui permettre d’avoir accès aux informations sur les méthodes contraceptives et la planification familiale l’aidera à mieux planifier son futur, à sécuriser son emploi et subvenir aux besoins de sa famille. Ceci concerne davantage les femmes qui, souvent n’arrivent pas à sécuriser leurs emplois ou encore en obtenir à cause des grossesses non planifiées. Nous pouvons ainsi dire que la planification familiale contribue à l’atteinte des ODD 5, 8 et 1 qui sont : « Égalité entre les sexes » « Travail décent et croissance économique » et enfin « Pas de pauvreté ». Puisque si nous arrivons à atteindre les objectifs 3, 4, 5, et 8, c’est que nous faisons reculer la pauvreté.

Il est donc capital que les parents discutent des thématiques relatives à l’éducation sexuelle complète avec les jeunes et adolescents. Car les jeunes ont parfois peur de l’avenir qui se dessine devant eux, et lorsque qu’ils n’ont pas accès aux bonnes informations, ils peuvent la bafouer à cause de leurs ‘’irresponsabilité’’.

Il urge que les décideurs fassent une petite analyse afin d’identifier les domaines clés où ils doivent investir et comment investir.  J’aimerais saluer la détermination et l’engagement de tous ceux qui œuvrent pour l’atteinte de ces objectifs et, plus précisément ceux qui se battent pour que l’accès gratuit aux méthodes de planification familiale soit une réalité.

premiere dame du Mali

Je salue de passage, le combat de Mme KEITA Aminata MAÏGA, Première Dame du Mali, qui ne ménage aucun effort pour que les jeunes puissent avoir accès aux informations sur la planification familiale. J’atteste cette citation qu’elle a dite lors du lancement de la 13ème édition de la campagne nationale de promotion de la planification familiale au Mali :

« Les centres de planning familial doivent être vus comme des lieux d’éducation des adolescents pour une maitrise de leur santé reproductive. » – Madame KEITA Aminata MAÏGA, Première Dame du Mali

L’éducation est donc importante à tous les niveaux et doit être intégrée dans toutes les activités, et la planification familiale peut contribuer de façon non négligeable à l’atteinte des ODD.

Mettons donc la planification familiale au cœur de l’atteinte des ODD et œuvrons pour la création d’une pépinière de jeunes qui deviendront des adultes responsables et épanouis.

 

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